1. Introduction
La nouvelle réglementation VoP (Verification of Payee), vient tout juste d’entrer en application et pourrait bien redéfinir les processus de paiement des entreprise. Son objectif est simple : renforcer la sécurité des virements bancaires en vérifiant que le nom du bénéficiaire correspond bien au titulaire du compte associé à l’IBAN indiqué.
En théorie, la mesure semble parfaitement logique (et on se demande pourquoi les banques n'ont pas proposé plutôt le contrôle du bénéficiaire). Mais dans la pratique, elle risque de créer de réelles perturbations dans les processus de paiement, notamment pour les règlements fournisseurs ou les versements de salaires. Certains virements pourraient désormais être signalés comme “non valides” si une divergence est détectée entre le nom déclaré et celui enregistré par la banque.
Les entreprises conservent la possibilité de valider le paiement malgré l’avertissement, mais elles en assument alors pleinement le risque en cas d’erreur ou de fraude. Autrement dit, le VoP ne bloque pas le virement, mais il transfère la responsabilité sur l’émetteur.
Dans ce contexte, fiabiliser ses coordonnées bancaires devient un enjeu prioritaire. Cet article revient sur les impacts concrets du VoP, les difficultés que les entreprises risquent de rencontrer et les solutions à mettre en place pour continuer à payer en toute sécurité.
2. Qu’est-ce que le VoP ?
Le VoP, pour “Verification of Payee”, est une nouvelle mesure européenne destinée à sécuriser les virements bancaires en s’assurant que le bénéficiaire déclaré correspond bien au titulaire réel du compte. Concrètement, lorsqu’une entreprise saisit un IBAN pour effectuer un virement, la banque interroge la base du destinataire afin de vérifier la cohérence entre le nom fourni et celui enregistré par la banque du bénéficiaire.
Le principe est simple : avant que le paiement ne parte, le système indique si les informations concordent (“match”), si elles diffèrent partiellement (“fuzzy match”) ou si elles ne correspondent pas du tout (“no match”).
L’objectif est de lutter contre un phénomène en forte croissance : la fraude au changement de coordonnées bancaires, aussi appelée fraude au faux fournisseur. Il s’agit de ces cas où un escroc se fait passer pour un fournisseur légitime et transmet un nouvel IBAN pour détourner un virement. Avec le VoP, ce type de manipulation devient beaucoup plus difficile à réaliser.
Mais au-delà de la lutte contre la fraude, le VoP vise aussi à réduire les erreurs de paiement liées à une simple faute de saisie. Une lettre manquante dans le nom du bénéficiaire ou une erreur dans l’IBAN peut désormais être détectée avant que le virement ne soit émis.
Pour les entreprises, cela signifie une couche supplémentaire de contrôle — mais aussi une complexité nouvelle à gérer. Car si le nom déclaré ne correspond pas parfaitement à celui détenu par la banque, le virement sera signalé comme “non valide”. Il reviendra alors à l’émetteur de décider de le maintenir ou non.
3. Les impacts concrets sur les processus de paiement des entreprises
La mise en place du VoP marque un tournant dans la manière dont les entreprises gèrent leurs paiements. Désormais, chaque virement devra être soumis à un contrôle d’identité du bénéficiaire, ce qui a des conséquences directes sur les processus comptables et financiers.
Des paiements fournisseurs susceptibles d’être bloqués ou signalés
Les règlements fournisseurs sont les premiers concernés. Avant chaque virement, la banque vérifiera que le nom ou la raison sociale du fournisseur correspond bien aux informations associées à l’IBAN.
Or, les écarts de dénomination sont fréquents : majuscules, abréviations, erreurs de frappe ou différences entre la raison sociale officielle et le nom commercial. Dans ces cas, le VoP pourra retourner un statut “non concordant” — ce qui mettra le service comptable dans une position délicate : retarder le paiement, revérifier les informations ou prendre le risque d’exécuter le virement malgré l’alerte.
Un processus déjà complexe, mais qui devient encore plus sensible lorsque l’entreprise gère des volumes importants de paiements ou travaille avec des fournisseurs étrangers, dont les noms ou structures juridiques diffèrent selon les pays.
Des perturbations possibles dans le versement des salaires
Les salaires et autres paiements de masse (notes de frais, primes, indemnités) sont eux aussi concernés. Si l’IBAN d’un collaborateur ne correspond pas parfaitement au nom enregistré par la banque, le virement pourra être signalé comme invalide.
Un simple changement de nom, une faute de frappe, ou un compte joint mal renseigné suffisent à déclencher une alerte.
Pour les services RH et paie, cela implique la nécessité de vérifier la fiabilité des IBAN salariés en amont, sous peine de retards dans les paiements.
Une charge administrative accrue
Face à ces nouveaux contrôles, les entreprises devront revoir leurs référentiels tiers (clients, fournisseurs, salariés) et mettre à jour leurs processus de validation bancaire.
Sans une base d’IBAN parfaitement fiable, le VoP risque de générer des frictions, des rejets de virement et des retards de paiement, avec des conséquences opérationnelles et financières non négligeables.
4. Pourquoi fiabiliser ses IBAN devient indispensable
L’arrivée du VoP rend la qualité des données bancaires plus critique que jamais. Là où une erreur d’IBAN pouvait auparavant simplement provoquer un rejet bancaire, elle devient désormais un signal de non-conformité qui interrompt ou complique le paiement.
Fiabiliser sa base d’IBAN permet donc :
- D’éviter les blocages et retards de paiement, en s’assurant que les informations enregistrées correspondent bien à celles détenues par les banques.
- De renforcer la sécurité des virements, en réduisant les risques de fraude au faux fournisseur ou de détournement de fonds.
- De fluidifier les processus comptables et RH, grâce à des contrôles automatisés et des données fiables dès la saisie.
Une vérification manuelle est évidemment possible, mais elle devient vite lourde à gérer pour les entreprises qui traitent des centaines ou des milliers de virements chaque mois.
C’est là que des solutions comme Ibantrack, basées sur SEPAmail Diamond, apportent une réponse efficace : elles permettent de valider automatiquement les IBAN sur la base du SIREN, directement auprès du réseau bancaire, garantissant une correspondance fiable et une conformité totale avec les exigences du VoP.
Conclusion
L’entrée en vigueur du VoP marque un tournant majeur pour les entreprises : ce qui relevait hier d’une simple vérification de coordonnées devient aujourd’hui une étape critique du processus de paiement.
Entre la conformité réglementaire, la fiabilité des transactions et la fluidité des règlements, la qualité des IBAN enregistrés prend une importance stratégique.
Ne pas anticiper cette évolution, c’est s’exposer à des paiements bloqués, des retards dans les règlements fournisseurs ou des erreurs dans les virements de salaires — autant de situations qui fragilisent la trésorerie et les relations de confiance avec les partenaires.
Pour éviter ces écueils, la fiabilisation des IBAN doit devenir un réflexe. Grâce à Ibantrack, les entreprises peuvent s’appuyer sur la puissance du réseau SEPAmail Diamond pour vérifier automatiquement la correspondance entre un IBAN et son titulaire, sur la base du SIREN pour les entreprises et des noms et prénoms pour les particuliers.
Cette approche permet non seulement de garantir la conformité avec le VoP, mais aussi de renforcer durablement la sécurité et l’efficacité des processus de paiement.
En d’autres termes, c’est une manière simple et fiable de reprendre la main sur vos flux financiers, tout en répondant aux nouvelles exigences réglementaires — sans complexité ni perte de temps.